CARTE BLANCHE
A
CODEX URBANUS
du 14 septembre 2021 au 29 janvier 2022
DERNIERS JOURS
Il y a une dizaine d’années, Codex Urbanus a commencé à peindre un bestiaire vandale sur les murs du 18ème arrondissement au milieu de la nuit. Ce manuscrit urbain – traduction française du latin Codex Urbanus – se compose exclusivement de chimères et d’animaux fantastiques. Ce projet mural a fait connaître l’artiste au grand public et lui a donné son nom.
Après le Musée Gustave Moreau, le Château de Malmaison, c’est chez le Tigre que Codex Urbanus pose ses bombes et ses poscas, pour discuter avec ce mythe républicain qu’est Georges Clemenceau.
Le musée Clemenceau donne, pour la première fois, carte blanche à l’artiste de street art, Codex Urbanus, du 14 septembre au 29 janvier 2022.
L’appartement de Georges Clemenceau
Georges Clemenceau s’installa, en 1896, 8, rue Franklin, dans le 16ème, et vécut dans cet appartement de trois pièces sur jardin avec vue sur la tour Eiffel, jusqu’à sa mort, le 24 novembre 1929. Clemenceau ne l’a jamais quitté même quand il exerça, par deux fois, des fonctions ministérielles, refusant chaque fois d’habiter dans les palais officiels car il ne souhaitait pas « vivre en meublé » selon ses propres termes.
Clemenceau appréciait son appartement « conçu pour le travail, le repos et le commerce des amis », il aimait y retrouver « des livres, à foison et, aux murs, de nombreux souvenirs de famille, de voyage ou d’amitié » tandis que le petit jardin satisfaisait « son goût pour l’air libre, les fleurs, la compagnie de ses chiens et volatiles ». Il envisageait le décor de son appartement comme un musée personnel en mettant en scène son goût pour la Grèce antique et l’art asiatique.
L’appartement, ouvert au public depuis 1931, a été classé Monument Historique ainsi que le jardin. En 2012, le musée Clemenceau obtient le label « Maison des Illustres ». Une galerie historique, créée en 1937, a été rénovée en 2017, pour marquer le centenaire de l’arrivée au pouvoir de Georges Clemenceau, dans une muséographie entièrement revue.
Les œuvres de Codex Urbanus
Une carte blanche à un street artist au musée Clemenceau, cela peut sembler un peu étrange… et pourtant, les passerelles sont nombreuses entre ce passionné d’art qui fut ministre de l’Intérieur et ces peintres muraux dont la pratique artistique constitue un délit.
Fidèle à l’esprit du street art, Codex Urbanus a choisi d’intervenir sur des objets et des documents anciens (livres, affiches…), ayant appartenu au Tigre, ce qui rappelle l’aspect irrévérencieux, la dégradation volontaire des oeuvres éphémères de la rue.
« Eh bien oui, Clemenceau est vivant ! Les échos de ce qu’il fut ne sont l’apanage de personne. », comme l’écrit Jean-Noël Jeanneney, « Sa figure est à tous. L’intrusion que nous avons voulue, du talent de Codex Urbanus en ces lieux en témoigne de belle façon. »
Si le visiteur veut seulement profiter de l’ambiance singulière de l’appartement du Père la Victoire, les pièces contemporaines s’insèrent discrètement dans les lieux, sans rien forcer. C’est donc une sorte de chasse au trésor à laquelle le visiteur est convié pour découvrir la vie et l’oeuvre de Clemenceau dans un parcours parallèle et décalé.
Durant cette période, Codex Urbanus réalisera sur les murs de la salle d’exposition-focus, au premier étage, une fresque s’inspirant des Nymphéas de Claude Monet, en hommage à l’amitié fraternelle qui liait l’artiste et l’homme politique.
du 14 septembre au 29 janvier 2021
durant les heures d’ouverture du musée Clemenceau
A la librairie du musée :
« Carte Blanche à Codex Urbanus», textes de Codex Urbanus, postface de Jean-Noël Jeanneney, Cahier d’exposition focus, Musée Clemenceau, Paris, 2021 (10€)